Patrimoine forestier de la Côte d’Ivoire avec une superficie de 67.596 hectares, l’ancienne forêt classée du Cavally est passée depuis septembre 2023, au statut de “Réserve Naturelle” ; et pour cause : en raison d’importants enjeux environnementaux, climatiques et sanitaires qui y sont liés. Dans ce cadre, le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) à travers le projet Centre d’Innovations Vertes (ProCIV) pour le secteur agroalimentaire, co-finance une pièce de théâtre de sensibilisation à la préservation de cette réserve.
Alors que la réserve naturelle du Cavally est le toit de milliers d’espèces emblématiques, elle est aussi fortement menacée de disparition. « Des infiltrations pour la culture du cacao sur des aires protégées, des trafics de vente de forêt et l’orpaillage clandestin notamment menées par des populations périphériques appellent ainsi à la sensibilisation pour un changement de comportement de ces communautés », a signifié le général Tondossama Adama, Directeur Général de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR). Pour ce faire, le théâtre est illustré comme le meilleur canal pour atteindre les cibles (80% de résultat), selon la Wild Chimpanzee Foundation (WCF).
Le vendredi 22 mars 2024, en début de soirée, la WCF a en effet mobilisé ses partenaires techniques et financiers, au nombre desquels, le ProCIV, afin de leur présenter l’avant-première d’une pièce de théâtre de 45 minutes, sur la sensibilisation à la protection de la réserve naturelle du Cavally. Dans un français populaire ivoirien et un anglais libérien, des interprétations en langues locales, des personnages aux costumes bigarrés, dépeignent les réalités quotidiennes du secteur. C’est cette composition originale qui va parcourir neuf (09) villages et campements environnant, en prenant soin de faire comprendre aux communautés, par la sensibilisation, la nécessité de protéger la réserve du Cavally.
Selon M. Fidèle Téré, président de l’ONG partenaire Nofna, l’initiative de cette campagne est une bonne nouvelle car « la plaie de la réserve naturelle du Cavally c’est le cacao et l’orpaillage clandestin, excellemment mis en évidence dans la pièce de théâtre ». Pour garantir l’impact, la WCF prévoit également d’ouvrir la parole aux communautés après la représentation de la pièce afin d’échanger avec elles du pourquoi et de la manière de changer de comportement.
Située à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la zone frontalière avec le Libéria sur plus de 150 km, c’est l’exploitation illégale de cette ressource naturelle par les communautés environnantes qui motive la nouvelle campagne de la WCF.
ProCIV, un projet financé par le BMZ pour accroître la résilience et les revenus des producteurs de cacao, manioc et banane plantain, n’est pas resté de marbre face à cette initiative. L’une de ses principales attributions étant de créer les conditions pour une production durable du cacao, notamment en contribuant à mettre fin à la déforestation. Il accompagne notamment Nofna et WCF sur l’observation indépendante et la sensibilisation autour de la Réserve Naturelle du Cavally.
Sercom Prociv