La Présidente du Bureau d’Investissements pour le Cavally, a cœur ouvert dans un entretien réalisé par BROU Wilson.

Veuillez-vous présenter à nos lecteurs.
Mon nom est OULIA GUÉI Evodie Noëlle epse KOUAMETTIEN. Je suis originaire du Cavally précisément de Bloléquin de par ma famille paternelle et aussi de Taï de par ma famille maternelle.
Je suis titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en Marketing appliqué, Cheffe d’entreprise et Pasteure dans une Eglise évangélique de la place.
Très active dans la vie associative de la région du Cavally principalement dans la ville de Bloléquin, j’ai eu récemment la confiance de mes parents qui m’ont confié la présidence du Bureau d’investissement pour le Cavally.

Présentez-nous le Bureau d’investissement pour le Cavally.
Le Bureau d’investissement pour le Cavally est une ONG qui a vu le jour à Abidjan. L’idée de sa création est partie d’une plateforme de réflexion réunissant en son sein plusieurs cadres de la région du Cavally.
Nous nous sommes assis et nous avons essayé de discuter des conditions de développement de notre région qui visiblement tarde à prendre le train de la modernisation. Après constat, nous avons décidé ensemble de monter cette structure dénommée Bureau d’investissement pour le Cavally.
C’est un outil technique d’appui aux efforts du Gouvernement et des autorités publiques. Il ne se substitue pas aux autorités publiques mais, en sa qualité d’ONG, il vient renforcer les efforts publics dans le but d’accélérer le développement dans la région.
Les services du Bureau d’investissement pour le Cavally sont entièrement gratuits. Il n’y a pas de droit d’adhésion à payer, ni de cotisations encore moins de frais de dossier.

Quelles sont les missions de votre structure ?
Le Bureau d’investissement pour le Cavally veut contribuer à la modernisation la région du Cavally. Notre mission principale est d’offrir au Cavally une voix et une visibilité sur le marché des investissements.
Notre seconde mission est de bâtir le rayonnement économique de la région en la dotant d’une politique et d’une stratégie de modernisation accélérée pour renforcer les efforts publics.
Nous avons aussi pour vocation de mobiliser des financements ou différentes assistances -matérielles, techniques et technologiques- auprès de nos partenaires nationaux et internationaux en faveur de la région.
Plus spécifiquement, nous accompagnons aussi les activités de nos partenaires socio-économiques et culturels exerçant déjà dans la région. Nous travaillons à renforcer leurs capacités financières et techniques pour leur permettre de bien accomplir leurs missions.
En substance, la mission du Bureau d’Investissement est de créer un cadre technique rassemblant tous les fils et filles, même ceux qui ne sont pas originaires, de la région du Cavally pour ensemble trouver les moyens financiers pour accompagner le développement dans nos différentes localités notamment les départements de Bloléquin, de Taï, de Guiglo et de Touleupleu.

Comment comptez-vous développer de la région du Cavally ?
Concernant notre stratégie de travail, le Bureau travaille en partenariat avec les différentes associations de jeunesse, les mutuelles de développement et les associations de femmes parce que ce sont ces groupements qui sont les acteurs en première ligne du développement dans la région. Nous collaborons avec ces associations et elles nous servent de relais.
Vu que nous ne sommes pas assidus dans ces différentes localités, nous nous adossons à ces associations et groupements qui sont déjà constitués et qui ont une grande connaissance des besoins de la population dans les différents départements qui constituent le Cavally.
Ces groupements font remonter vers le Bureau les besoins de la population par ordre d’urgence dans les différentes localités et ensemble on essaie d’évaluer la situation. Ensuite, en fonction de nos capacités nous mobilisons des financements pour les accompagner afin qu’ils puissent finaliser leurs projets.
Nous travaillons en partenariat avec les différentes associations qui nous relaient sur le terrain et qui font remonter vers nous les besoins de la population. C’est selon le rapport de ces associations organisations que nous nous engageons à accompagner. Mais, notre stratégie globale repose sur quatre axes majeurs que nous avons identifiés. C’est en fonction de ces axes que nous accompagnons financièrement les projets.

Quels sont les quatre (04) axes majeurs que vous avez identifiés et sur lesquels repose votre stratégie de travail ?
L’industrialisation, l’immobilier, la relance et la mécanisation de l’agriculture ainsi que la construction d’infrastructures sont les axes qui constituent notre vision de développement. Nous misons sur ces axes et c’est en fonction d’eux que nous travaillons.
Notre premier objectif est d’industrialiser la région.
Notre second objectif est de mettre en place une politique immobilière. Le Cavally est une des rares régions où les habitations précaires sont répandues. L’une de nos priorités est de moderniser l’immobilier, lancer une politique immobilière à grande échelle et à bas coût pour nos parents les plus démunis.
La relance et la mécanisation de l’agriculture particulièrement le vivrier est aussi un axe majeur. Pour nous le développement ne peut pas se faire sans l’agriculture. Pour cela, nous misons énormément sur une politique agricole que nous tentons de mettre progressivement en place.
A côté de tout cela, le Bureau d’Investissement pour le Cavally mobilise des fonds pour la construction d’infrastructures routières, scolaires, et autres dans la région.
Voici nos priorités et ces en fonction de celles-ci que nous accompagnons nos partenaires locaux.

Quels sont vos rapports avec les associations déjà existantes dans la région du Cavally ?
Concernant les associations, nous avons plusieurs associations que nous avons recrutées que nous avons mobilisées et nous continuons encore à recruter. Dans le département de Bloléquin nous avons déjà pour partenaires une vingtaine d’associations sans compter dans les autres départements.
Nous nous efforçons de trouver un terrain d’entente avec toutes ces associations pour trouver ensemble les besoins prioritaires car pour l’instant nous ne soutenons pas des projets à titre individuel ou particulier. Les projets que nous soutenons sont des projets communautaires c’est-à-dire des projets qui vont dans l’intérêt de toute la communauté.
Ensemble nous essayons d’identifier les besoins par département afin de pouvoir les accompagner dans leur bon fonctionnement.

En apportant votre assistance aux différents groupements locaux, n’êtes-vous pas en train de les dominer?
La collaboration avec les différents groupements et associations se fait dans un esprit de collaboration compte tenu de leurs expériences et leur grande connaissance du terrain. Nous ne travaillons pas dans un esprit de subordination.
Peu importe l’orientation des objectifs de ces associations, elles ont toutes en partage la même finalité celle d’apporter leur touche au développement local donc travailler avec elles n’est pas un problème pour nous tant qu’elles exercent dans l’intérêt de la région et loin des chapelles politiques.
Nous n’essayons aucunement de les dominer par nos financements mais nous cherchons plutôt à les accompagner et à exister au travers d’elles puisqu’en les soutenant, elles se réalisent elles-mêmes tout en contribuant à accomplir notre rêve de modernisation dans le Cavally.

Quels sont vos rapports avec les politiciens de la région ?
Nous n’avons pour l’instant entrepris aucune démarche pour les approcher mais nous y réfléchissons.

Votre mot de fin.
Que Dieu nous donne la force et l’unité pour réaliser ensemble ce beau rêve de transformer le Cavally en une mégapole économique moderne reconnue dans la sous-région et partout en Afrique à l’image de Singapour ou Dubaï.

Propos recueillis par Brou Wilson.

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