Du 5 au 12 avril 2025, la ville de Boundiali, dans le nord de la Côte d’Ivoire, a résonné au rythme envoûtant du balafon lors de la 9e édition du Djéguélé Festival, un événement incontournable dédié à cet instrument emblématique du peuple sénoufo.

Les deux derniers jours du festival, les 11 et 12 avril, ont offert au public du stade de Boundiali des concerts live mémorables. La programmation a réuni des talents d’exception, parmi lesquels la chanteuse burkinabè Amsa Barry, le groupe Kantigui de Orodara (Burkina Faso), les virtuoses maliens PCHA et Molobali Keita, ainsi que les ivoiriens SoGôSogo Bonbon et KBL Katana Club. Sans oublier la prestation du groupe Ninnin de Dembasso, lauréat du concours du Meilleur Groupe traditionnel de balafon, qui a électrisé l’audience par son savoir-faire et sa maîtrise de l’instrument.

L’ambiance était à son comble lors de ces deux soirées. Le public, qui a répondu présent, a vibré en parfaite harmonie avec les artistes. Les sonorités envoûtantes du balafon, mêlées de rythmes traditionnels et de touches modernes, ont créé une véritable communion. Amsa Barry, qui s’était déjà illustrée lors du Balafon-Jazz le 9 avril, a captivé l’audience avec des titres de son prochain album intégrant le balafon, un instrument qu’elle a récemment adopté dans ses compositions. « Ce fut une belle scène pour moi. Le public semble avoir aimé, c’est l’essentiel », avait-elle déclaré après sa prestation.

De leur côté, PCHA et Molobali Keita ont offert des performances empreintes de la tradition malienne, tandis que Kantigui de Orodara a fait danser le public avec des rythmes burkinabè dynamiques. Les groupes ivoiriens SoGôSogo Bonbon et KBL Katana Club ont quant à eux représenté avec fierté la richesse musicale de la région de la Bagoué. Le groupe Ninnin de Dembasso, qui a reçu un tricycle en guise de récompense pour avoir remporté le concours du meilleur groupe traditionnel de balafon le 8 avril, a prouvé que la relève est assurée, sous les applaudissements nourris du public et les félicitations de Koné Dodo, qui a salué leur « savoir-faire ».

Au-delà des concerts, le Djéguélé Festival 2025 a été un véritable carrefour culturel, avec des conférences sur le balafon animées par des universitaires, des expositions-ventes, et des concours comme celui de Miss Yawôlô, remporté par Traoré Madoussou. Ces activités ont renforcé l’objectif du festival : valoriser le patrimoine sénoufo tout en le projetant dans la modernité.

Cette 9e édition a également marqué une étape vers la professionnalisation, avec des infrastructures modernes comme des podiums de haute qualité et des écrans géants pour les festivaliers, mis en place par Wendy & Co, partenaire historique du festival.

En prévision de la 10e édition en 2026, qui se tiendra dans le nouveau Palais de la Culture de Boundiali, le Djéguélé Festival continue de s’affirmer comme un vecteur de cohésion sociale et d’intégration régionale.
M B