La stratégie d’isolement de Bamako, la capitale malienne, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) est présent dans tous les esprits notamment sur les réseaux sociaux. Le siège de la ville et l’interception du carburant par les insurgés n’en finit plus de réduire l’influence territoriale des militaires au pouvoir.

Après les États-Unis mardi 28 octobre 2025, l’Italie et l’Allemagne ont également demandé le lendemain à leurs ressortissants de quitter le pays. Pourtant, les autorités maliennes et les pro-juntes ont tenu à communiquer sur l’entrée à Bamako de camions-citernes transportant du carburant depuis la Côte d’Ivoire.
Le 30 octobre, Sahel Revolutionnary Soldier, l’un d’entre eux en parle sur son compte X (Twitter). « Des centaines de camions-citernes sont entrés aujourd’hui au Mali par la route de la Côte d’Ivoire sans qu’un seul incident ne soit signalé. Je tiens à rendre hommage à la maitrise et au professionnalisme dont ont fait preuve les Forces armées maliennes (FAMA) tout au long de cet incident terroriste », écrit-il. Il profite de l’occasion pour trouver des circonstances atténuantes à la junte acculée par les djihadistes. Face aux détracteurs du pouvoir de Bamako qui dénoncent le manque de résultats dans la lutte antiterroriste promis par les militaires. Il apporte son soutien en ces termes : « Il est important de rappeler que le Mali est plus grand que le Nigéria et le Ghana réunis, avec une population dix fois inférieure (266 millions contre 24 millions). Il est déraisonnable d’attendre de l’armée d’un pays de 24 millions d’habitants qu’elle assure une sécurité permanente sur l’ensemble du territoire. Cependant, dès que la FAMA a pu concentrer ses ressources sur le point névralgique, les terroristes n’ont eu aucune chance et, lentement mais sûrement, l’ordre se rétablit ».

Sahel Alerte (@SahelAlerte) renchérit en indiquant : « La rareté actuelle du carburant au Mali est la première depuis l’indépendance du pays. Pour la 1ère fois dans l’histoire, les terroristes menacent directement la capitale. En 2013, leur avancée jusqu’à Konna (à 676 km de Bamako) avait déjà provoqué l’intervention française ».
Tenir jusqu’à quand ?
Au même moment, sur sa page X (twitter), AES Alerte (@Aesalerte) tente de normaliser la situation. On peut lire : « Le Président Assimi GOÏTA inaugurera ce lundi 3 novembre 2025 la deuxième mine de lithium du pays, à Bougouni. Une nouvelle preuve que le Mali avance vers sa souveraineté économique et énergétique ».
Malgré tout, la suspension le 26 octobre des cours tant au primaire, au secondaire que dans le supérieur et les longues files d’attente qui durent bientôt un mois autour des stations services rappellent que la situation est extrêmement tendue. Les images de djihadistes narguant les autorités de Bamako dans des vidéos où ils exhibent le butin de guerre – le carburant confisqué et les camions-citernes en feu-suscitent des appels au départ de la junte et de son chef, Assimi Gôïta du pouvoir. Ivoirowsky (@Ivoirowsky) est de cette tendance. Il écrit : « Le prix du bidon de 20L de carburant se négocie en contrebande à 100.000 F (153 euros). Les maliens regrettent d’avoir applaudi le coup d’état d’Assimi ».
En réponse à Cheick Tidiane Diarra qui s’est fait écho de l’entrée des camions-citernes depuis la Côte d’Ivoire, pense que « Maintenant il faut vite la mise en place d’un stock stratégique pour éviter ce type d’incident ». Bouba le Macinais plaide en faveur de plus de justice et d’équité dans la distribution du carburant. « Il ne s’agit pas de faire des vidéos de propagande mais que ceux qui viennent en premier à la station soient les premiers servis. Avec les militaires et les boss invisibles qui viennent couper le rang devant des chefs de famille ayant passé la nuit, ça laisse à désirer », lance-t-il.
AFP























